8h34, le train ralentit. En gare de Noisy-le-sec, les voyageurs se pressent. Bientôt, ils se massent autour des portes, et se ruent à l'intérieur des compartiments, comme si leur vie en dépendait. C'est important d'avoir un siège lorsque l'on voyage.
Le trajet du matin, ce parcours "pré-travail", n'est jamais accompli dans la bonne humeur. D'ailleurs, il semble impossible qu'un parisien laisse jamais échapper un sourire, c'est dans sa nature - autant que le banlieusard, qui lui, possède en plus une nomination qui ne sonne pas bien à l'oreille.
Le trajet du matin, ce parcours "pré-travail", n'est jamais accompli dans la bonne humeur. D'ailleurs, il semble impossible qu'un parisien laisse jamais échapper un sourire, c'est dans sa nature - autant que le banlieusard, qui lui, possède en plus une nomination qui ne sonne pas bien à l'oreille.
Le compartiment est maintenant rempli de cette masse uniforme de gens, comparable à des fourmis entassées dans des boîtes de métaux et de verre sur roulettes... Je ne sais pas si je me distingue de cette masse. Le matin, il est possible que je ressemble à ce zombie en costume qui dort par intermitences près de la vitre, ou à cet homme dont on jurerait qu'il n'a pas dormi de la nuit compte tenu des valises qui soutiennent ses yeux rouges à moitiés clos. Mais ça n'a pas d'importance. Dans ce train, personne n'est quelqu'un, et tout le monde est compris dans la masse.
Moi, je suis là, au milieu du wagon, assis par terre...
8h46 marque l'arrivée du train en gare d'Haussmann St Lazare, le terminus ou la phase terminale, entendez le comme vous le voudrez. C'est ici même, qu'au début de la journée de travail, la masse se disperse et les gens se distinguent.
Les portes sont à peine ouvertes que déjà cette masse se bouscule pour sortir du train, celui dans lequel elle se serait battu corps et âme pour entrer il y a dix minutes. Au dehors, certains courent, d'autres crient, on se précipite vers les escalators, escaliers et autres voies d'issue.
Moi, je suis là, devant cet ascenseur bondé. J'attends. La cabine de verre doit bien compter vingts personnes, là, entassées les unes sur les autres, sur le point d'étouffer. Les portes sont ouvertes de chaque côté. J'observe la scène, à deux mètres, sur le quai. Une minute passe. Bientôt quelques uns renoncent, se détachent de la masse et quittent l'ascenseur, l'air furieux. Les portes sont ouvertes, et cela fait bien deux minutes que rien ne bouge.
" - Regardez moi cette bande d'imbéciles ! Ahhh ils sont pressés nos parisiens; même pas foutus de s'organiser. Ils attendent peut-être que quelque chose va se débloquer pour les faire monter là haut, à trente dans un ascenseur !
- Je pense que les portes ne se ferment pas parce que ce type à encore un pied en dehors...
- C'est surtout qu'ils sont trop cons !
(le type tente tant bien que mal de rentrer sa jambe à l'intérieur de la cabine, mais n'y parvient pas tant il y a de monde, les portes sont ouvertes, rien ne bouge)
- Tous les matins c'est pareil, je te le dis. Tiens, tu sais quoi gamin ? J'ai grandi en Afrique moi. Tu sais ce que je pense de tout ça ? A ce rythme là, même si on est plus là pour le voir, hein, la jungle va reprendre le dessus ! C'est sûr, c'est même certains... "
2 commentaires:
Joli texte, mais je m atendai trop a un truk enorme comme la fois au bosque, etc... :)
message en direct de slovenie ;)
la vache tu voyages !! ramène de l'image !
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